À propos...

Si vous souhaitez contacter l'artiste, vous pouvez lui écrire à cette adresse : domora@me.com

 

Née à Oran, en Algérie en 1950, Dominique Morel est titulaire d’une maîtrise en arts plastiques, sculpture (1987) ainsi que d’un baccalauréat en arts plastiques, sculpture (1984) de l’Université du Québec à Montréal.  Elle a présenté des expositions solos notamment à la Galerie Trois Points à Montréal, à la Kay Garvey Gallery à Chicago et Glen Ellyn dans l’Illinois.

Dominique Morel a été sélectionnée pour participer à de nombreuses expositions collectives dont Femmes-Forces au Musée du Québec, Chicago New art Forms, Femmes, corps et âme au Musée de la Civilisation à Québec et au Couvent des Cordelliers à Paris. Ses œuvres se retrouvent dans la Collection Lavalin du Musée d’art contemporain, dans la Collection du Prêt d’œuvres d’art du Musée du Québec et dans des collections privées au Canada et aux Etats-Unis.

Récipiendaire de trois bourses du Ministère des affaires culturelles du Québec, d’une bourse de la Fondation Pollock-Krasner de New York et d’une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec, Dominique Morel a aussi réalisé des intégrations d’œuvres dans des espaces scéniques pour l’espace Go et le Rideau Vert. Dominique Morel vit et travaille à Montréal.

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photo : Josée Lambert

Dans le texte qui suit, plusieurs notions sont tirées de mon mémoire de maîtrise intitulé Les contenants fictifs: recherche sculpturale sur les notions d'intérieur et d'extérieur, Université du Québec à Montréal, 1987, non publié.

"Ma forme est symbolique parce qu'elle correspond à un écho du réel, sous mes mains (...) Ce symbole est la réalité que je cherche à actualiser (...) Et la forme fermée enferme son mystère (...)".

Je choisis les matériaux qui tissent le corps de mon esprit, et ils deviennent le matériau de ma forme. Mon travail poursuit l'idée du corps comme contenant de l'âme afin de déchiffrer l'énigme de notre présence en ce monde, une question existentielle depuis toujours. J'intègre alors à la matière les espaces émotionnel, psychique, psychologique, physique de notre être. 

Dans la dernière série de travaux que j'ai réalisés, j'ai construit des ouvertures telles des bouches dans lesquelles j'ai plongé la main. J'en ai saisi l'intérieur et j'en ai extirpé son contenu, comme un souffle sortant du corps. La bouche constitue l'ouverture sur le corps comme contenant et l'image de la langue, comme contenu expulsé du corps. C'est alors que l'envers de l'intérieur, les entrailles primaires me sont dévoilées. 

J'explore en effet depuis longtemps les notions d'intérieur/extérieur, des contenant/contenu, dans le but d'amener le contenant à dévoiler son contenu et ses significations. Cette démarche s'élabore à partir de divers types de matières sans corps intrinsèque, facilement malléables et transformables. Ainsi, je construis un contenant qui me dévoilera un contenu qui m'est encore caché; je bâtis une forme souvent à partir d'une image inspirée du corps, au moyen de matériaux répondant au pressentiment Que j'ai envers celui-ci. Je construis un contenant Que je peux ouvrir ou entrouvrir pour finalement en découvrir le contenu qui sera "essentiel de sa signification, de sa force et de son âme. En fait, la forme ne m'intéresse que liée au contenu, que si le contenu devient la forme, que si le contenu passe de l'intérieur à l'extérieur, que si le contenu lui donne sa forme.

Procédant en série, je construis un contenant et j'élabore une suite de travaux qui épuisent mon image mentale de ce contenant en état de devenir, avec toute sa capacité de suggestion et de sens. La forme évolue ainsi avec une image de référence qui lui est greffée au fur et à mesure que celle-ci se dévoile à travers mon travail, et ce, intuitivement, accidentellement ou sciemment. L'image de référence m'amène ainsi dans plusieurs mondes de réflexion qui se juxtaposent, enrichissant l'image sculpturale et sa symbolique.